Résumé
Le 11.11.21, la fondation Risiko-Dialog et le canton de Zurich ont fait un premier pas lors de la journée d’impulsion « Partizipation praktisch » afin de renforcer ensemble la participation de demain, en multipliant les échanges et en tirant ensemble les leçons des succès et des échecs. Des spécialistes de la participation et des personnes intéressées se sont réunis pour oser regarder plus loin que le bout de leur nez, pour partager leurs propres expériences et pour en discuter. Les principales thèses et conclusions de la journée sont exposées ci-dessous :
La qualité des formats participatifs dépend essentiellement de l’adéquation entre l’objectif et la méthode utilisée.
Le temps et les moyens nécessaires au recrutement de groupes marginalisés et un important travail de communication sont essentiels pour une activation complète des groupes cibles.
L’honnêteté, la transparence, la confiance et l’estime sont des composantes sociales essentielles de la réussite.
La participation informelle précoce renforce l’acceptation et la viabilité des décisions et permet la participation de tous.
Les processus participatifs ou l’échange avec des personnes issues de milieux très différents aident à élargir son propre horizon, à connaître et à écouter d’autres réalités, et ainsi à briser les spirales de polarisation.
Afin de maintenir à l’avenir les précieux échanges lancés lors de ce colloque, toutes les personnes intéressées sont invitées à rejoindre le groupe LinkedIn « Réseau Participation » :
Meilleures pratiques issues de différents mondes de la participation lors de la journée d’impulsion « Participation pratique ».
Partager des expériences, apprendre de nouvelles choses et construire un réseau. Tels étaient les trois objectifs que nous – la fondation Risiko-Dialog et la Direction de la justice et de l’intérieur du canton de Zurich – nous étions fixés pour la journée d’impulsion « Participation pratique » du 11 novembre 2021.
La participation est aujourd’hui une priorité en de nombreux endroits et les formats participatifs sont de plus en plus appréciés. Qu’il s’agisse de planification de l’espace ou de projets, d’innovations démocratiques et d’e-participation ou de co-création de produits et de services dans les secteurs public et privé. De tels formats permettent d’associer la population, les personnes concernées, les usagers* ou d’autres groupes cibles spécifiques à la conception de projets, de processus ou de décisions dans le but de renforcer la qualité, l’acceptation et la durabilité des résultats. Nombre de ces concepts sont connus depuis longtemps par la recherche et la pratique, mais c’est leur mise en œuvre dans la pratique qui produit des effets. La journée d’impulsion constitue un prélude à la mise en réseau des acteurs des différents sous-domaines, tels que la participation politique, la participation à des projets ou l’inclusion de certains groupes cibles, et à la présentation des meilleures pratiques.
Les gens ne veulent pas toujours participer aux décisions, mais souvent simplement être écoutés.
Le matin, les participants se sont concentrés sur les questions conceptuelles et théoriques liées à la participation. Anna Kern, professeure assistante à l’université de Gand en Belgique, a tenu la première conférence. Du point de vue de la recherche, elle a mis en lumière le défi que représente la qualité des formats participatifs en fonction de l’adéquation entre l’objectif et la méthode utilisée. L’objectif ne doit pas non plus toujours être une codécision active dans le processus, mais selon le domaine d’application et le groupe cible, il suffit parfois d’écouter les perspectives, de les prendre au sérieux et d’explorer ensemble les possibilités d’intégration. De leur point de vue, il est en outre essentiel que la participation ne soit pas réservée à une « élite participative » et que la question de savoir si les résultats des processus participatifs doivent être contraignants soit clarifiée. Selon les études, cela n’est pas toujours attendu, ce qui a surpris le public au premier abord. En ce qui concerne l’implication des masses, il est indispensable pour un processus inclusif de consacrer du temps et des moyens au recrutement de groupes marginalisés et d’effectuer un important travail de communication. Nous constatons souvent que c’est toujours la même « élite participative » qui participe aux processus participatifs.
Une grande cohérence entre différents concepts
L’objectif de la matinée était également d’échanger entre différents contextes les bases conceptuelles sur lesquelles repose le travail de participation. C’est pourquoi, dans le cadre d’un atelier interactif, des intervenants issus d’organisations très diverses ont ensuite présenté leurs approches (voir liste ci-dessous). Sans surprise, l’innovation s’est concentrée sur l’utilisation des possibilités numériques. Cela va plus loin que le transfert de moyens analogiques dans le monde numérique. Ainsi, les données permettent de dessiner une image plus nuancée de l’opinion et la discussion peut confronter directement des aspects particuliers et des arguments partiels. Il a souvent été souligné que seule une combinaison de formats en ligne et hors ligne pouvait être efficace.
Matthias Holenstein, animateur de la manifestation et directeur de la fondation Risiko-Dialog, a résumé les principales contributions de la matinée : De nombreux processus doivent se poser la question suivante : « Qu’est-ce que la participation, qu’est-ce qui ne l’est pas ? » De même, presque tous, sans exception, se voient confrontés au défi d’activer proactivement et efficacement les groupes cibles et de soutenir une attente adéquate. Les facteurs de réussite des processus participatifs sont non seulement les ressources, les prestations de communication, la garantie de la compatibilité des objectifs et des méthodes, mais aussi et surtout les compétences sociales de tous les participants : honnêteté et transparence, confiance et estime. L’objectif commun de la manifestation, à savoir la mise à disposition des meilleures pratiques, est largement soutenu. C’est sur cet état d’esprit positif que s’est terminée la matinée et que les participants ont continué à échanger pendant le déjeuner.
La participation contre la polarisation
L’après-midi, Jacqueline Fehr, présidente du gouvernement zurichois, a donné un coup d’envoi inspirant. Certes, nous avons déjà beaucoup de possibilités de participation dans la Suisse de la démocratie directe, mais il y a quand même un grand potentiel dans l’implication et la participation précoces des personnes dans le développement de projets. Il est essentiel que cette participation ait lieu lorsqu’il existe encore des possibilités d’influence. Cela augmente non seulement l’acceptation et la viabilité des décisions, mais permet également la participation politique de toutes les personnes – avec ou sans droit de vote, avec ou sans accès à la politique institutionnalisée. Elle présente à titre d’exemple le projet du panel de citoyens d’Uster, où 20 citoyens sélectionnés au hasard, représentatifs de la population d’Uster, ont développé pendant deux week-ends des idées et des recommandations pour des mesures de protection du climat à Uster. Un projet pionnier qui fait bouger les choses. Une participante à ce panel a ainsi déclaré « avoir été entendue pour la première fois de sa vie ». Jacqueline Fehr a encore souligné un effet supplémentaire, qui s’est également manifesté à Uster. Le format a réuni des personnes très différentes qui n’auraient sans doute pas échangé autrement. Cela permet d’élargir son propre horizon, de connaître et d’écouter d’autres réalités – et ainsi de briser les spirales de polarisation. Oser regarder plus loin que le bout de son nez – c’est aussi l’un des objectifs de cette manifestation.
Y a-t-il des perdants dans les processus participatifs et comment les traiter ?
Lors du forum de l’après-midi, Jeannette Behringer, directrice du Forum Démocratie et Éthique, et Matthias Holenstein, expert en participation, ont discuté des projets à risque. Céline Colombo, responsable de projet Participation auprès du canton de Zurich, a animé la discussion en posant des questions ciblées sur les facteurs de réussite et sur la mesure dans laquelle les conditions-cadres et les possibilités évoluent au fil du temps. Jeannette Behringer souligne que – pour simplifier – une bonne procédure est réussie lorsque tous les participants sont satisfaits du processus et des résultats. Matthias Holenstein ajoute qu’il n’est pas réaliste de penser que tout le monde est toujours entièrement satisfait des résultats négociés, surtout dans le cas de projets risqués comme les projets d’infrastructure. Il convient d’accorder une attention particulière à ces « perdants » et de tenir compte de leurs besoins, par exemple en les intégrant davantage dans d’autres projets. C’est aussi un élément de lutte contre la polarisation. Il faut également tenir compte de l’évolution de la société, par exemple de la nouvelle vision du monde des jeunes générations, qui exigent des solutions plus résilientes et une procédure par étapes avec des essais et des erreurs.
De nombreux univers de participation – continuer à profiter des autres expériences
Les sessions interactives de l’après-midi ont ensuite permis de découvrir des projets de participation innovants issus de différents univers (voir aperçu ci-dessous). Les participants ont pu découvrir de nombreuses idées et mener des discussions passionnantes. En outre, ils ont créé à tour de rôle un tableau riche où ils ont essayé de visualiser le « ciel de la participation » et « l’enfer de la participation ».
L’échange d’expériences lors de cette journée d’impulsion n’a pu avoir lieu que grâce à la diversité des contributions engagées. C’était d’ailleurs le but de la journée. Merci à tous ! Les votes et l’ambiance à la fin ont clairement montré que la journée d’impulsion était un point de départ réussi pour faire avancer ensemble la participation et l’innovation et pour apprendre les uns des autres au-delà des frontières des projets et des groupes cibles. D’une part, la discussion et l’échange autour des bons exemples et des bases doivent être poursuivis sous forme numérique. Pour cela, tout le monde est invité à participer au groupe LinkedIn « Réseau Participation » avec des contenus et des indications sur le thème de la participation. Ce groupe est également ouvert à d’autres personnes qui n’ont pas pu participer à la conférence. La fondation Risiko-Dialog prévoit en outre de mettre en ligne l’année prochaine un site Internet sur lequel ces expériences et les bases existantes seront largement visibles. Les personnes intéressées peuvent également nous contacter directement à tout moment (anna-lena.koeng@risiko-dialog.ch). Nous nous réjouissons de construire ensemble l’avenir !